Fractures et jointures entre bonnes et belles lettres au XVIIe siècle

Le XVIIe siècle a vu croître la dissociation, à la fois théorique et pratique, dans l’expérience individuelle comme dans les institutions culturelles, entre ce qui relève du savoir savant et ce qui relève de l’esthétique, les Sciences (au sens large, y compris la science critique des textes, la philologie) et les Arts : d’un côté des sciences qui, mettant en doute la « littérature » au sens de la chose écrite, s’appuient de plus en plus sur le raisonnement critique, l’observation et l’expérience, la lecture des sources premières, à la recherche du vrai et des idées claires et distinctes ; de l’autre une littérature (au sens moderne cette fois) de plus en plus nettement définie comme fiction ornée, devant passer par le plaisir pour instruire, et vouée au vraisemblable. Si l’on adopte le vocabulaire de Charles Sorel, dans sa Bibliothèque française (1664-1667) , on assiste alors à la séparation entre les bonnes lettres, lieu de la « doctrine » (c’est-à-dire des savoirs), et les belles lettres, lieu de l’agrément.
L’histoire des institutions le confirme. La création en 1635 de l’Académie française, à qui l’on donne pour charge de produire un dictionnaire, une grammaire et une poétique, manifeste la volonté politique de soutenir avant tout « ceux qui écrivent bien en notre langue » par rapport aux préoccupations encyclopédiques, tout autant scientifiques que littéraires, voire davantage, des cercles d’érudits, notamment celui des frères Dupuy dont l’Académie est issue. Cela peut-être parce que les sciences du début du siècle sont le lieu d’âpres débats, entre les observateurs et les partisans des avancées épistémologiques modernes et le parti religieux, appuyé sur et par les aristotéliciens purs et durs, débats dans lesquels le politique n’a guère à profiter. Au contraire, il apparaît urgent à Richelieu de renforcer l’imposition d’une langue française normée à l’ensemble du territoire et de soutenir la création littéraire, instrument de propagande et source de prestige international : comme le dit Alain Viala, le choix de l’État alla d’abord davantage vers la « promotion des arts verbaux » (les belles lettres, ce qu’il appelle les Sirènes) que vers la doctrine et érudition (les bonnes lettres, les Muses à l’antique) . Si, après la mort des frères Dupuy, le « Cabinet Dupuy », et bien d’autres savants, continuent (avec prudence dans certains domaines) leurs efforts pour la connaissance de la nature et l’exploration de la diversité de ses phénomènes, il faudra attendre 1666 pour que Colbert crée l’Académie des Sciences, qui est vouée à s’occuper « à cinq choses principales : aux mathématiques, à l’astronomie, à la botanique ou science des plantes, à l’anatomie et à la chymie » , sous l’égide d’un cartésianisme qui convainc de plus en plus de savants, manifestant ainsi clairement, en tout cas dans l’ordre des institutions d’État, comme des institutions culturelles (le Mercure galant, fondé en 1672, fait pendant au Journal des Savants, fondé en 1665) la dissociation des sciences et des lettres.

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La poésie scientifique : autopsie d’un genre

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L’Élaboration d’une figure du poète-médecin dans La Chronique médicale (1919-1940)

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Introduction

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Système cérébronerveux et activités sensorimotrices de la physiologie ancienne au mécanisme des Lumières

Résumé : Si la médecine ancienne est souvent définie comme une médecine « humorale », c’est avant tout parce que la théorie des quatre humeurs, dont l’équilibre garantirait la bonne santé, est à la base de la réflexion pathologique et de la thérapeutique. En revanche, si l’on se situe sur le plan de la physiologie, le paradigme humoral n’a plus guère de pertinence. Le but de cet article est, après avoir présenté le système cérébronerveux tel que le concevait la physiologie ancienne, d’examiner ce qu’en ont conservé et transformé les théories mécanistes du cartésianisme et des penseurs des Lumières pour expliquer les activités sensorimotrices.

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Inventer en littérature

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Sous la lame, point d’essence ? L’excoriation dans le théâtre de la Renaissance

Résumé : Théologie, anatomie et théâtre s’affrontent à la Renaissance au sujet de la valeur conférée au corps. Objet de curiosité, d’exploration, de connaissance et d’enseignement, le corps est souvent réduit à une matérialité passive que résume Richard Holmes par cette phrase « Under the knife, there is no self » / Sous la lame, il n’y a point d’essence. En partant du mythe de Marsyas, le premier écorché de l’histoire de la littérature, nous offrons d’explorer comment le théâtre anglais de la Renaissance exploite la mécanique de l’enveloppe externe du vivant dans son exploration d’une subjectivité entre norme et marginalité. Confrontant anatomistes (Vésale, Valverde), peintres (Michel-Ange, David), poètes (Dante) et dramaturges (Shakespeare, Middleton, Preston), cet article montrera la dynamique de dépassement ontologique transgressif caractérisant les diverses représentations de l’expérience excoriative à la Renaissance.

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« Le Pise : Ô ma divine maîtresse !… ». L’architecte François Cointeraux (1740-1830) et la poésie du Pise de Terre

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Devotion and Healing. The sick, miraculously cured, examined Body of Sister Maria Vittoria Centurione in Eighteenth-Century Genoa

Abstract:
This research study aims to analyze documentation related to bodies, their definition and management. For this purpose, documents were used from a box entitled "Grazie" (n. 1355) from the Archives of the Diocese of Genoa, in which documents concerning miracles that occurred in the Diocese were kept. The nun Maria Vittoria Centurione of the Carmelite monastery of Saint Teresa was involved in a series of miracles studied by the Genoese ecclesiastical authorities between 1701 and 1705. In particular, she was healed from a form of vertigen tenebrosa with subsequent progressive paralysis through the intercession of St Teresa in 1701, and from another unknown disease through the intercession of St Pasquale Bailon, who appeared to her in her cell in the monastery. This study illustrates perceptions of the body in the monastery and in the Curia, notably through the theological books used by the ecclesiastical officials, as well as in the Genoese medical community.

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Modulations comiques : médecins, médecine et maladie dans le théâtre de Molière

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Méthode et observation dans la botanique de Linné

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Les satires ménippées de la science nouvelle : la littérature comme avenir de la sagesse ?




La théorie des esprits animaux ou l’alchimie poétique de La Fontaine

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Renaissance de la poésie scientifique : 1950-2010

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Le dialogue entre médecine et littérature dans la Neue Rundschau, 1918-1939. (Benn, Döblin, Koelsch, Schleich)

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SIGN AND SILENCE : MATTERS OF LANGUAGE

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Le Corps syphilitique dans le théâtre anglais de la Renaissance

Résumé : La syphilis fait des ravages en Europe (en particulier en Angleterre) à partir de la fin du XVe siècle, pour connaître une apogée au milieu du XVIe. Elle est à l’origine d’une « grande peur » qui traumatise les esprits et marque profondément les consciences. L’épidémie est d’une telle ampleur qu’elle fait partie du quotidien des contemporains de Shakespeare et de Jonson. La connaissance de la maladie et son traitement progressent vite, et les traités à son sujet se multiplient. Cependant, de nombreuses zones d’ombre demeurent, essentiellement dues au fait que beaucoup des symptômes de la syphilis sont également caractéristiques d’autres maladies « honteuses » qui font de nombreuses victimes, comme la lèpre. Si la syphilis traumatise autant, c’est non seulement en raison des douleurs physiques qu’elle engendre, mais aussi parce que ceux qui en souffrent apparaissent aux yeux de leurs concitoyens comme des individus au comportement dépravé dont le corps porte les marques visibles de la conduite licencieuse. En effet, si au début, on pense que la maladie se transmet par l’air (comme la peste), le mode sexuel de contamination est rapidement décelé et désigne le patient comme coupable de fornication, vice particulièrement grave et honteux dans une société où la légitimité des héritiers assure la bonne transmission du capital et des titres. Les symptômes dermatologiques notamment trahissent la dépravation de membres prétendument respectables et influents de la société et révèlent la corruption de la société urbaine dans laquelle il n’est désormais plus possible de mentir. Ces préoccupations sont au cœur du quotidien des contemporains de Shakespeare et se retrouvent par conséquent tout naturellement dans la littérature de l’époque, notamment la littérature dramatique. Il s’agit ici de mettre en perspective l’état et l’évolution des connaissances médicales sur la syphilis dans l’Angleterre de la Renaissance et le portrait qui est fait de la maladie dans la littérature de l’époque, essentiellement dans les pièces de théâtre. On remarquera notamment que les descriptions du corps des syphilitiques abondent, et qu’elles participent au comique des pièces, un humour noir, carnavalesque, teinté de morbidité.

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L’obtention végétale au XIXè siècle : fruit du hasard ou de l’industrie ?

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The ‘Polite’ Face: The Social Meanings Attached to Facial Appearance in Early Eighteenth-Century Didactic Journals

Abstract:
The early eighteenth-century English elite were obsessed with their looks, and this article will examine why. Through analysis of Joseph Addison and Richard Steele’s didactic journals the Tatler, the Spectator and the Guardian, this paper will explore what symbolic meanings and associations were attached to the face in this period and how they informed the ways in which the face was perceived. This discussion will show that a range of evidence contained within these papers reveals that the face was inscribed with many complex meanings directly informed by the social idiom that characterised elite culture in this period: ‘politeness’. It will be argued that looks were of such concern to contemporaries in the early eighteenth century because of the ways in which Addison and Steele presented the active management of the face through its expression as a plausible means by which individuals could render their ‘personal identity’ and display it to others.

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Opérateurs et charlatans dans quelques pièces du XVIIIe siècle

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Beobachten, ordnen, erklären : Johannes Gessners Tabulae phytographicae (1795-1804)

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Le Roman de la Terre au tournant des XVIIIe et XIXe siècles




Circulation des esprits animaux et écriture de l’affect dans quelques lettres de Sévigné

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« Mûrir sans vieillir jamais ». Conservation de la physique cartésienne dans la poésie néo-latine en Europe du XVIIe au XVIIIe siècle (Polignac, Le Coëdic, Stay)

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L’Ère sanatoriale vue par Thomas Mann ou la médecine comme Weltanschauung

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DE L’OPTIQUE AU MENTAL. LA POÉTIQUE COGNITIVE DE BERNARD NOËL

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Humanisme du document et réseaux médico-littéraires, la marque d’Henri Mondor

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PROSPECCIONES COGNITIVAS DE LA PERCEPCIÓN EN LA POESÍA DE LORAND GASPAR

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Ecrire avec les nerfs : Médecine et anatomie chez Georg Büchner


Résumé : À la fois médecin et poète, Georg Büchner a laissé une œuvre dramatique foncièrement novatrice qui utilise l’autopsie comme méthode pour transporter dans la littérature une qualité propre à la science empirique alors en train de s’affirmer : la fracture, la fragmentation, l’observation. Dans Woyzeck, l’explosion de la forme ne relève pas seulement d’une approche esthétique, elle s’inscrit également dans une conception du vivant et une épistémologie que Büchner élabore au fur et mesure de ses recherches en médecine et en biologie, recherches qui rejoignent ses préoccupations sur l’organisation sociale et le sens de l’histoire. Foncièrement anti-téléologique, cette conception va le mener à remettre en question la médecine légale de son temps et sa méthode biographique pour lui opposer une approche psychosomatique, fondée sur les rapports entre corps et esprit, entre causes psychiques et effets physiques.
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Entre vision progressive et enjeux professionnels, l’invention architecturale chez Louis Auguste Boileau (1849 – 1853)

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