Le commerce de la science : poésie scientifique et rhétorique publicitaire
Conservé dans une liasse de brochures à la Bibliothèque Nationale, l’« Hommage à la science » d’un certain François Devillaine est un long poème de quatre-vingt dix vers joliment mis en page, avec une typographie soignée. De son auteur, on sait qu’il était professeur en retraite de l’Université de Toulouse et membre d’honneur de l’Athénée des Troubadours, un cercle de poètes amateurs . Dans le thème, dans le ton, en alexandrins appliqués, ce texte, quoique dénué d’annotation savante, illustre le genre de la poésie scientifique et sa topique progressiste. L’ample exorde s’enthousiasme sur ce XIXe siècle finissant qui, par la volonté de Dieu, aura été celui de la science, et présente une galerie de savants célèbres, Fulton, Ampère, Pasteur. À l’éloge du siècle succède celui d’une découverte merveilleuse, celle du gaz acétylène, carburant extraordinaire dont la « flamme vive » surpasse en rayonnement ses « modernes rivaux ».