Journées d’étude internationales : Techniques et mondes

Journées d’étude internationales : Techniques et mondes

 
International Workshop : Worlds and technologies

Université Paris 8, 28-29 Novembre 2016
Pierre Cassou-Noguès, Arnaud Regnauld
 
Appel à contributions (English below)
Dans l’Origine de la géométrie, Husserl voyait dans la pratique de l’arpentage une technique ayant amené le recouvrement du monde de la vie par un monde de la science dont les objets se caractérisent par une déterminabilité infinie. Un certain nombre d’auteurs contemporains, J.-L. Nancy, B. Stiegler ou T. Morton, verraient dans les technologies numériques une nouvelle transformation du monde, dans sa forme même et le statut de ses objets, que les technologies numériques réduiraient dans leur dimension de sens, dans leur infinité en quelque sorte.
Les technologies contemporaines représentent-elles la fin du monde, ou d’un certain monde ? Dans quelle mesure les nouvelles possibilités de communication, une certaine sorte d’ubiquité que rendent peut-être possible les technologies contemporaines, modifient-elles les formes d’espace et de temps dans lesquelles sont prises les différentes régions de notre monde ? Dans quelle mesure la globalisation, l’uniformisation des désirs dans la publicité, transforment le statut des objets de notre monde ? L’image d’une nature, d’un plan sous-jacent ou d’une région isolée, imperméable à la technique, et qui, en tant qu’image, formait un ingrédient de la notion de monde, peut-elle survivre aux technologies contemporaines ? Et, si ce n’est pas le cas, quelle importance ? Et les îles, ces images de l’ailleurs que véhiculaient encore les chemins de fer nous amenant au bord de la mer tout autant que les publicités pour les chewing-gum aux couleurs criardes et les gels de douche aux senteurs exotiques, ces îles sont-elles destinées à disparaître parce que le niveau des mers montent et que, dans une globalisation contemporaine (prenant toutes sortes de formes), il n’y a plus d’ailleurs.
Bref, les technologies contemporaines produisent-elles une apocalypse, réelle ou imaginaire ?
 
 Worlds and technologies
In The Origin of Geometry, Husserl considered landsurveying as a technique that fostered the overlaying of the world of life by a world of science whose objects are characterized by an infinite determinability. A certain number of contemporary authors such as J.-L. Nancy, B. Stiegler or T. Morton reportedly see digital technologies as a novel transformation of the world, relative to its very shape as well as the status of its own objects whose meaningful dimension is reduced by digital technologies, so to speak diminishing their potential infinity.
Do contemporary technologies represent the end of the world, or that of a certain world? To what extent do the new modes of communication, a certain form of ubiquity maybe made possible by contemporary technologies, alter the fabric of time and space within which the various regions of our world are enmeshed? To what extent do globalization, the uniformization of desires in ads and commercials transform the status of the objects of our world? Can the image of a nature, of an underlying plane or an isolated regions, impervious to technology and as an image, constituted an ingredient of the notion of world, survive contemporary technologies? And if not, how significant is that? And what about the islands, those images of an elsewhere conveyed by the railways that used to take us to the seashore as much as the enticing ads and commercials for garishly colored chewing gum or exotically scented shower gels? Are those islands bound to disappear because of the rise of sea levels and that, caught within contemporary globalization (taking all sorts of shapes), there no longer is an out there there.
In sum, do contemporary technologies produce an apocalypse,  real or imaginary?




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st to Pierre Cassou-Noguès and Arnaud Regnauld :
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