La presse de vulgarisation scientifique au prisme des dispositifs optiques (1851-1903)
On ignore beaucoup de la façon dont le public a accueilli la presse de vulgarisation scientifique au XIXe siècle. On sait en revanche que l’attrait qu’a pu exercer ce pan monumental de la presse dure encore et qu’il repose en grande partie sur les illustrations de ces périodiques. Cette évidence se mesure facilement à l’aune d’Internet, qui regorge d’images empruntées aux périodiques de vulgarisation scientifique, La Nature en particulier.
Elle se mesure aussi à l’aune des pratiques artistiques, le travail de Max Ernst sur La Femme 100 têtes constituant l’exemple le plus frappant de la persistance de cette iconographie dans notre « inconscient optique » : Max Ernst fait le choix rare, via le collage, d’intégrer à sa réflexion le support médiatique ayant nourri l’imaginaire des lecteurs de cette époque, pointant du doigt la parenté et surtout la persistance des sentiments que peuvent susciter ces machines et les textes illustrés voués à les vulgariser. C’est sur la naissance, la construction et l’évolution de ce lien diffus entre optique et presse de vulgarisation scientifique du XIXe siècle que porte cette étude.