3 – « It is my business » : la sixième extinction massive, catastrophe mondiale et deuil intime dans Sans l’orang-outan d’Éric Chevillard et How the Dead Dream de Lydia Millet

la fiction littéraire et devient l’objet de textes qui renouvellent le genre du récit de catastrophe. Deux romans en particulier, Sans l’orang-outan d’Éric Chevillard (2007) et Comment rêvent les morts de Lydia Millet (2009) abordent chacun la disparition de la biodiversité en y confrontant un protagoniste médiocre. Nous analysons comment les deux auteurs transforment un événement mondial et multispécifique en expérience intime du deuil, leurs romans mettant en jeu, sur des tonalités tantôt ironiques, tantôt élégiaques, l’apparition d’un sentiment de responsabilité. Chevillard et Millet rendent spectaculaire la disparition des espèces animales, leur absence souvent invisibilisée par un regard anthropocentré. Ce n’est qu’à travers des événements qui les frappent intimement que les protagonistes prennent conscience de la dimension apocalyptique de la crise écologique, dans une soudaine révélation qui renverse l’intrigue. Les animaux apparaissent alors comme des proches, des parents (selon le concept de Donna Haraway) dont la vie et la mort, dignes d’une responsabilité et d’une attention renouvelée, concernent personnellement les humains.

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