Psychologie de l’imagination et du jeu chez Spencer, Ribot, et dans la critique littéraire, par Jean-Louis Cabanès

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Conférence donnée dans le cadre du séminaire de recherche : « Positivisme, scientisme, darwinisme dans la littérature et les sciences sociales depuis la seconde moitié du XIXe siècle : triomphe et contestations », organisé par l’équipe Traverses 19-21 et coordonné par Lise Dumasy

Mercredi 18 juin 2008, de 17h30 à 18h45, à Grenoble,
Maison des Langues et des Cultures, salle des Conseils, 2e étage, salle 218
(campus universitaire, tram B ou C, arrêt « Bibliothèques universitaires »)

Présentation :
Selon Spencer l’imagination créatrice et le jeu sont apparentés. Cette thèse s’impose encore à l’orée du XXe siècle chez Théodule Ribot. Émile Hennequin dans sa Critique scientifique croise Spencer et Edgar Poe en estimant que la création artistique dérive, par évolution, du jeu. Le philosophe et sociologue Jean-Marie Guyau conteste cette approche. Tarde, inspirateur à bien des égards d’Hennequin, et proche également de Guyau dans sa définition de la communion artistique, s’en distingue cependant en reprenant à son compte l’idée de jeu et en la déplaçant sur un terrain tout à la fois sociologique, esthétique, religieux. On sait combien Proust doit à Tarde, pour ce qui concerne sa conception des sociabilités, peut-être lui doit-il aussi sur le plan de son esthétique.
On se propose donc, dans cette communication, de procéder à une double remontée archéologique, il s’agit en effet de lier Tarde et Proust et de suggérer en même temps que les thèses de Freud sur la relation que la création littéraire entretient avec le jeu ou avec le rêve éveillé ne sont pas sans avoir des soubassements psychologiques spenceriens. Cette proposition ne sera pas traitée pour elle-même, elle courra, néanmoins, en filigrane tout au long de l’exposé.

Jean-Louis CABANES est Professeur de littérature française à l’Université de Paris X-Nanterre

Livres : Le corps et la maladie dans les récits réalistes, Klincksieck, 1991, 2 volumes.
Critique et théorie littéraires (1800-2000), en collaboration avec Guy Larroux, Belin-Sup, 2005.
Dirige une nouvelle édition critique du Journal des Goncourt (2 volumes parus).
Vient d’éditer L’Art du XVIIIe siècle des frères Goncourt, Le Lérot, 2007, et de faire paraître un ouvrage collectif, en collaboration avec Nicole Edelman et Jacqueline Carroy : Psychologies fin-de-siècles.

Son intérêt est centré sur l’analyse du normatif dans les relations que la littérature entretient avec les savoirs ou bien encore dans les représentations que la critique donne du littéraire lorsqu’elle prétend prendre modèle sur la science.

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