5 – La catastrophe au théâtre : penser un tragique de l’effondrement

Nous nous proposons de réaliser un panorama du motif de la catastrophe dans l’œuvre dramatique d’Edward Bond, en particulier dans les textes théâtraux écrits ces vingt dernières années. Nous avons réuni un corpus de pièces qui mettent en scène des récits prospectifs qui appartiennent au genre de la dystopie et posent l’articulation de lieux, de situations et d’histoires où la catastrophe se donne à voir comme une force de destruction du vivant et d’aggravation des conditions d’existence politiques et sociales. Dans les pièces intitulées Le Crime du XXIe siècle (2001), Naître (2006) et Les Gens (2014), nous examinons comment les lieux clos tout autant que les espaces ouverts sont engagés dans des logiques de dégradation, de défiguration, de disparition et de dénuement. Dans ces paysages postapocalyptiques, quel reliquat d’espace les personnages ont-ils en partage ? Quelle humanité peut subsister au milieu des ruines ? Dans la fiction d’anticipation d’Edward Bond, la catastrophe est le lieu inaugural du drame. Au moment où les personnages entrent en scène, elle est déjà là ; l’intrigue en déroule les conséquences jusqu’au dénouement qui, lorsqu’il n’est pas tragique pour tous, demeure très incertain. Nous nous attachons à montrer que les voies dramatiques et esthétiques des fictions d’anticipation bondiennes s’inscrivent dans une perspective critique : la catastrophe est-elle le seul horizon possible de notre présent ?

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