Parution: De l’«Eden» au «Pandémonium» : la littérature à l’épreuve de l’âge industriel

Marta Caraion, « Les Philosophes de la vapeur et des allumettes chimiques ». Littérature, sciences et industrie en 1855, Genève : Droz, coll. « Histoire des idées et critique littéraire », 2008, 373 p., EAN 9782600012195.
ELSA COURANT

Voici plus de dix ans, paraissait l’anthologie que Marta Caraion consacrait aux débats sur la légitimité d’une littérature prenant pour thème l’industrie au xixe siècle. Cet ouvrage précurseur accompagnait précocement l’essor d’un large pan de la recherche portant sur les rapports entre littérature et sciences, ayant suscité plusieurs anthologies récentes sur des sujets adjacents1. Il se démarque cependant par une approche doublement restreinte : d’abord par le choix du thème industriel  que l’autrice analyse à l’aune de la préface provocatrice de Du Camp dans Les Chants modernes ; ensuite par le choix d’une année plutôt centrale qu’unique, 1855  bien que les textes mentionnés s’échelonnent des années 1852 à 18672. Dans la triade annoncée par le titre, « Littérature, sciences et industrie », la composante industrielle tient donc une place prépondérante, révélant au passage le rapport problématique entre celle‑ci et les diverses définitions de la science (théorique ou appliquée, idéale ou positive, etc.). La citation ironique empruntée à Baudelaire, fustigeant « Les Philosophes de la vapeur et des allumettes chimiques », donne bien le ton des textes que M. Caraion entend nous faire découvrir ou relire.

L’anthologie vise en effet à restituer les enjeux, le contexte et les modulations d’un débat ayant eu cours autour de la publication remarquée de la préface des Chants modernes, d’abord dans la Revue de Paris, puis en tête du recueil de Maxime Du Camp en 1855. Le postulat qui motive l’ouvrage est indiqué dans son imposante introduction : il s’agit d’un épisode de la « difficile histoire relationnelle entre arts, sciences et industrie » (p. 12), qu’on aborde trop souvent, selon M. Caraion, à l’aune de la rivalité entre Du Camp et Flaubert, et qui méritait d’être redécouvert.

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