10 – Drôles d’événements ? La menace nucléaire vue à travers les formes de son interprétation et de son remploi artistiques

De la catastrophe, et singulièrement des effets de l’accident nucléaire, maintes représentations ont été faites ; notre intérêt se portera, dans les arts visuels, sur la question de la place de l’humour face au désastre. En effet, en évitant le sérieux ou le sublime que semble appeler la figuration d’un événement dramatique, le recours à l’humour autorise, peut-être plus encore que l’avènement d’une œuvre apotropaïque, un pas de côté qui permet de prendre du champ et de songer le désastre. Le rire ou la stupeur seconde générés par certaines images ne constitueraient-ils pas a priori l’un des remèdes les plus efficaces à la « jubilation affreuse », à la sidération ou encore à l’indifférence, dans lesquelles bien des œuvres paraissent vouloir nous laisser ?... Ces images reprises et retravaillées ne pointent-elles pas, directement, aussi, un mode de consommation et de réception de la catastrophe et de l’horreur ? Les XXème et XXIème siècles, au cours desquels l’accident nucléaire aura fait son irruption, sont les cibles et les lieux d’exercices d’imagiers aux vues singulières qui ambitionnent de retourner ou de déjouer les représentations convenues, attendues, grandiloquentes et pathétiques des catastrophes, pour en proposer des visions tour à tour déconcertantes et grinçantes.

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7 – « Faire avec » les catastrophes

Les représentations photographiques de catastrophes sont de nos jours abondantes. Les désastres de Tchernobyl ou de Fukushima, le drame de la Nouvelle-Orléans après le passage de l’ouragan Katrina, les ruines de Détroit ou de l’île japonaise de Gunkanjima ont été mis en images. Si ces représentations s’inscrivent dans une tradition ancienne qu’elles réactivent à leur manière, elles tendent aussi à pointer un ensemble de risques qui sont liés à l’anthropocène. Ces figurations de catastrophes prennent des formes diversifiées ‒ qu’il est loisible d’étudier. Seront distinguées ici des séries photographiques qui confèrent aux tragédies concernées la puissance de séismes naturels et des œuvres qui tendent à rebours à les insérer dans une culture et une histoire. Les premières se présentent comme les emblèmes d’une chute tragique qui possède l’allure d’une rupture fatale dans l’avancée de l’histoire. Les secondes croisent représentations et points de vue afin de proposer une approche dialogique de la complexité des événements et des manières dont ils ont été vécus ; elles évoquent dès lors des façons de « faire avec » les catastrophes.

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6 – Photographies de ruines récentes : hantise et fascination de la catastrophe

Cet article analyse des photographies de ruines récentes qui suscitent aujourd’hui l’engouement. Les prises de vue, en reprenant certains éléments de l’esthétique romantique, soulignent l’aspect pittoresque des vestiges. Mais l’engouement qu’elles suscitent tient aussi à une paradoxale fascination pour la catastrophe. En effet, les images séparent les vestiges de leur contexte et les éloignent de leur histoire. Cette distance permet un réinvestissement imaginaire du passé. Les ruines paraissent appartenir à une époque indéterminée. Indépendamment de la cause réelle de leur abandon, elles semblent procéder d’un évènement catastrophique soudain dont la nature et les ans travaillent à estomper les marques. Elles évoquent à la fois le déclin des utopies et les ruines hypothétiques de notre futur mis en péril par un désastre écologique de plus en plus redouté. Est sans doute éprouvée face à ces images une forme de nostalgie d’un temps où l’on semblait rêver plus facilement l’avenir.

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4 – Préhistoire: de l’obstacle épistémologique à l’analyse des modes d’être

Si l’acquisition de la notion de « préhistoire » a indéniablement pu correspondre à une véritable avancée scientifique lorsqu’elle est forgée au milieu du XIXème siècle, elle est depuis devenue un véritable obstacle épistémologique. S’opposant naïvement à la notion d’histoire, elle masque la compréhension d’une distinction plus profonde : celle du Paléolithique récent et du processus de néolithisation. Or avoir accès à une telle distinction permet de développer un autre type d’analyse et de comprendre l’art qui se déploie lors de chacune de ces deux périodes naïvement nommées « préhistoriques » en termes de modes d’être au monde.

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Littérature, arts visuels et neuroesthétique

Grâce à l’arrivée de l’imagerie fonctionnelle il y a vingt-cinq ans et aux progrès continus réalisés depuis, il est maintenant possible de dresser la carte directement de l’activité du cerveau durant des tâches de perception et d’activité chez des sujets normaux. Fondée sur ces découvertes, la dernière décennie a ainsi observé des bouleversements majeurs dans la compréhension du cerveau musical. Dans cet article, nous nous sommes cependant limité aux relations de la neurologie essentiellement avec la littérature et les arts visuels.

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