7 – « Faire avec » les catastrophes
Les représentations photographiques de catastrophes sont de nos jours abondantes. Les désastres de Tchernobyl ou de Fukushima, le drame de la Nouvelle-Orléans après le passage de l’ouragan Katrina, les ruines de Détroit ou de l’île japonaise de Gunkanjima ont été mis en images. Si ces représentations s’inscrivent dans une tradition ancienne qu’elles réactivent à leur manière, elles tendent aussi à pointer un ensemble de risques qui sont liés à l’anthropocène. Ces figurations de catastrophes prennent des formes diversifiées ‒ qu’il est loisible d’étudier. Seront distinguées ici des séries photographiques qui confèrent aux tragédies concernées la puissance de séismes naturels et des œuvres qui tendent à rebours à les insérer dans une culture et une histoire. Les premières se présentent comme les emblèmes d’une chute tragique qui possède l’allure d’une rupture fatale dans l’avancée de l’histoire. Les secondes croisent représentations et points de vue afin de proposer une approche dialogique de la complexité des événements et des manières dont ils ont été vécus ; elles évoquent dès lors des façons de « faire avec » les catastrophes.