Sciences en scènes dans le théâtre britannique contemporain
À l'aube du XXIe siècle, le théâtre britannique trouve dans les sciences une nouvelle source d'inspiration. De la thermodynamique à la…
À l'aube du XXIe siècle, le théâtre britannique trouve dans les sciences une nouvelle source d'inspiration. De la thermodynamique à la…
Face à la présence encore discrète des virus dans la littérature contemporaine, cet article examine quelques défis narratifs posés par la mise en récit des découvertes récentes de la virologie. Quels procédés littéraires peuvent transposer ces relations complexes, impliquant différentes échelles et différentes temporalités du vivant ? La modélisation en science a-t-elle des cousins en littérature, des procédés de formalisation qui pourraient communiquer les mêmes idées ? Cette réflexion est le fruit d’un dialogue entre un biologiste écrivain, qui s’interroge sur les moyens de transposer les connaissances et l’esprit des découvertes de microbiologie dans des récits, et une spécialiste de littérature anglophone, s’intéressant à l’imaginaire biologique du roman contemporain. Leur visée est aussi bien analytique que prospective : les trois premières sections s’appuient sur un panorama de la fiction narrative existante inspirée par les virus, de la science-fiction des années 1980 au roman contemporain (francophone et anglophone) ; les deux suivantes imaginent des pistes pour une littérature du virus encore à venir. Cinq pistes narratologiques sont ainsi explorées : i) les jeux de focalisation et d’échelle permettant de tenir compte de l’extrême hétérogénéité de la taille des populations interactives des virus et de leurs hôtes, et de la multiplicité des échelles temporelles et physiques exploitables ; ii) le potentiel déstabilisateur des virus dans les schémas actantiels classiques, en raison de la dynamique complexe de leurs relations avec leurs hôtes ; iii) la métaphorisation par la littérature d’un discours scientifique non exempt de ses propres métaphores, cette métaphorisation littéraire reposant sur une diversité d’imaginaires mobilisés ; iv) la transformation des relations virales en schèmes poétiques, et la transposabilité rhéthorique des images structurantes du discours scientifique ; v) l’intégration de nouveaux personnages qui correspondraient aux superorganismes associant les virus et leurs hôtes. Mots-clés Virus, récit, biologie, littérature, échelle, évolution, réseau, holobionte, focalisation, actant, métaphore, schème, organisme.
Dans le théâtre britannique contemporain, les références aux sciences dures sont de plus en plus fréquentes. Le dramaturge Tom Stoppard a été un précurseur de cette fascination du théâtre pour les sciences: dans une écriture qui combine le désir de logique à l'incertitude de la connaissance, les théories mathématiques et physiques lui ont servi aussi bien de modèles que de métaphores structurantes permettant de renouveler la fable dramatique.
De la génétique à la mécanique quantique, en passant par la thermodynamique, le théâtre d’aujourd’hui parle de science. Dans Science on Stage, from Dr Faustus to Copenhagen, Kirsten Shepherd-Barr propose un panorama critique de ce dialogue contemporain entre la scène et le laboratoire, en le situant dans une tradition bien plus ancienne du personnage scientifique dans le théâtre européen.