proses de l'inventeurProses de l’inventeur. Ecrire et penser l’invention au XIXè siècle
Textes réunis par Muriel Louâpre

Détrôné au siècle suivant par le savant-chercheur, l’inventeur n’est pas encore au XIXe siècle ce spécimen loufoque qui prêtera à rire dans les futurs concours Lépine. Au contraire, la France postrévolutionnaire voit le sacre de l’inventeur comme figure d’exception, dont la légitimité a été renforcée par l’essor des sociétés d’émulation et la mise en place des systèmes de brevets, maillon indispensable entre l’invention et le capitalisme naissant. La création de la Société des inventions et découvertes composée « d’inventeurs, de savants, d’artistes et d’amateurs […] sans prééminence entre ces quatre classes » comme l’annoncent en 1790 ses statuts, a préparé et facilité l’adoption d’une loi « relative aux découvertes utiles et aux moyens d’en assurer la propriété à ceux qui seront reconnus en être les auteurs », première pierre de notre législation sur les brevets. La monarchie de Juillet va également favoriser l’invention, notamment avec la loi de 1844 qui facilite le dépôt de brevet, puis la fondation en 1849 par le Baron Taylor de l’Association des Inventeurs et Artistes Industriels, qui marque le glissement vers un monde de l’invention divisé entre arts appliqués et mécanique, incluant désormais les ingénieurs. Le premier XIXe siècle est donc particulièrement attentif à l’inventeur, rouage précieux du nouveau système capitaliste ; c’est le temps des David Séchard, à la fois synthèse et référence d’un inventeur idéaliste sorti du rang, et au service du bien commun. Plus loin dans le siècle, en 1867, un pamphlet d’Yves Guyot défend explicitement un idéal de l’inventeur héraut de la société démocratique et républicaine, et constitue de ce fait un marqueur dans la construction médiatique cette fois du personnage d’inventeur.

couverture-imageThéâtre et médecine.
Etudes réunies par Florence Filippi et Julie de Faramond
Cet ouvrage réunit les actes du colloque international « Théâtre et Médecine » organisé à la Faculté de Médecine de l’Université Paris Descartes en 2010. Plusieurs hypothèses ont guidé les réflexions compilées dans ce volume. La première consistait à envisager les raisons qui motivaient le corps médical à concevoir sa pratique comme un spectacle à part entière, puisant dans les ressources de la mise en scène théâtrale les moyens d’une représentation efficace de son pouvoir thérapeutique. L’hypothèse seconde relevait du constat réciproque que les théoriciens du théâtre, comme les dramaturges et les metteurs en scène, s’étaient emparé à maintes reprises du discours du médecin pour penser une poétique de la scène, exploitant les pathologies et les symptômes du malade pour établir un diagnostic de la pratique théâtrale. Cherchant à se légitimer mutuellement, théâtre et médecine ont été renvoyés dos à dos par leurs détracteurs, nourrissant aussi bien la critique de leurs effets pathologiques que l’éloge de leurs vertus thérapeutiques. Dans cette optique, les études réunies ici examinent cette relation de fascination et de répulsion mêlées, afin de penser le médical comme élément spectaculaire, et considérer le discours du médecin comme paradigme épistémologique pour le théâtre. À partir d’une double approche, diachronique et synchronique, cet ouvrage tente ainsi d’analyser des dispositifs et des discours communs à la médecine et au spectacle vivant.  
 
couverture3Belles lettres, sciences et littérature
Etudes réunies par Anne-Gaëlle Weber

S’il existe désormais de nombreuses études sur la question des „deux cultures“ et des partages disciplinaires entre sciences et humanités, elles tiennent rarement compte de l’écart existant entre le décret de leur séparation et sa réalisation effective, qui n’a pas toujours pris des formes aussi définitives ou univoques qu’on le croit généralement. C’est l’ambition de cet ouvrage que de redessiner l’histoire des articulations de la science et de la littérature en prenant pour point de repère temporel l’apparition de la notion moderne de « littérature » et le remplacement progressif du système des Belles Lettres par une nouvelle organisation des disciplines de l’esprit. Les études de cas réunies ici dessinent une nouvelle histoire de la séparation des « deux cultures », qui tient  compte de l’extrême variabilité historique et culturelle des mots « science » et « littérature ». Peut-on échapper à l’illusion rétrospective lorsqu’on analyse, à partir de nos catégories présentes, les « sciences » et les « littératures » passées ? Convient-il de subsumer l’étude de leurs rapports sous des catégories plus générales, comme les « imaginaires », ou faut-il considérer que les liens entre science et littérature jouent un rôle spécifique pour l’histoire de chacune de ces disciplines, qu’elles sont archétypales de certaines évolutions culturelles ? Tout en ébauchant un certain nombre de réponses à ces questions, cet ouvrage suggère que le modèle contemporain
la spécialisation des disciplines savantes pourrait être nuancé, voire remodelé dans le sens d’une plus grande complexité.

couv ammonites2La Poésie scientifique, de la gloire au déclin
Etudes réunies par Muriel Louâpre, Hugues Marchal et Michel Pierssens

Ce volume réunit les actes d’un colloque international organisé à Montréal en 2010. Il part d’une interrogation, et ouvre un champ d’investigation : après avoir connu une sorte d’apogée à la fin des Lumières, autour de figures comme Delille, Erasmus Darwin ou Goethe, la « poésie scientifique » a-t-elle disparu avec le romantisme, qui, selon Sainte-Beuve, consomma la déroute de la poésie didactique et descriptive ? A-t-elle au contraire survécu, comme le suggère l’analyse quantitative des données éditoriales françaises, jusqu’en 1900 ? En ce cas, que faire des œuvres qui ont cherché, après cette date, à réinventer les modalités d’un dialogue entre poème et sciences, quitte à tourner le dos à toute tradition antérieure ? Peut-on encore parler d’un même genre ? Enfin le destin de cette poésie fut-il identique en France et dans d’autres pays européens ? Ce sont les pièces de cette enquête en cours, poursuivie selon d’autres voies par l’anthologie Muses et Ptérodactyles (Seuil, 2013), qui sont versées ici au dossier, avec 26 contributions synthétiques, monographiques ou théoriques, couvrant plusieurs siècles et plusieurs langues, du XVIIIe siècle à nos jours.

Eighteenth-Century Archives of the BodyEdited by Elena TADDIA

Conference Proceedings of the International Workshop Archives of the Body. Medieval to Early Modern, Cambridge University, 8-9 Sept. 2011.  Téléchargez l’ouvrage en format pdf : Nous remercions la Bibliothèque de l’Académie Nationale de Médecine pour l’illustration de couverture : (c) Bibliothèque de l’Académie Nationale de Médecine

 

mecaniqueMécaniques du vivant : Savoir médical et représentations du corps humain (XVIIe–XIXe siècle)Sous la direction de Laurence Talairach-Vielmas

Actes du colloque. Explora 2011 à l’Université de Toulouse « Mécaniques du vivant : savoir médical et représentations du corps humain »  Télélarchargez le livre en format pdf : Pages 1-70 : Pages 71-129

 
 
Projections : Des organes hors du Corps
Études réunies par Hugues Marchal (Paris III) et Anne Simon (CNRS) 

Ce dossier spécial présente les Actes du colloque tenu les 13-14 octobre 2006 au MAC-VAL, Musée d’Art Contemporain du Val-de-Marne. Les actes du colloque PROJECTIONS : des organes hors du corps sont téléchargeables soit sous la forme d’un volume complet au format pdf (mais attention : la durée du téléchargement du fichier de 65M dépendra de votre bande passante) soit en cliquant ici pour une consultation chapitre par chapitre. [Actes->http://rnx9686.webmo.fr/IMG…] du Colloque International Projections : des organes hors (…)

Jules Verne et la vulgarisation scientifique

Vingt mille notes sous les textes — Daniel Compère Le document chez Jules Verne : valeur didactique ou facteur de configuration romanesque ? — Philippe Scheinhardt Technologies et société du futur : procédés et enjeux de l’anticipation dans l’œuvre de Jules Verne — Julien Feydy Les Voyages extraordinaires ou la chasse aux météores — Christian Robin Cartonnages et illustrations : de Jules Verne à Robida — Sandrine Doré et Ségolène Le Men

 
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Entre vision progressive et enjeux professionnels, l’invention architecturale chez Louis Auguste Boileau (1849 – 1853)

Parmi les nombreux écrits de Louis Auguste Boileau (1812-1896), les textes rédigés vers 1850 témoignent particulièrement d’une réflexion sur l’invention, question qui ne cessera de préoccuper l’architecte dans la suite de sa carrière. Le cas de Boileau mérite l’attention car son œuvre révèle une tension complexe entre sa capacité de projection imaginaire et son aptitude à faire face aux réalités de la profession. Déjà en 1867, l’article du Grand Larousse remarque que l’œuvre novatrice de l’architecte possède à la fois des aspects pratiques et théoriques. Boileau est en effet l’un des premiers expérimentateurs du fer dans les édifices religieux, notamment à l’église Saint-Eugène réalisée à Paris en 1854-1855. Il est également, sur un plan plus spéculatif, l’auteur d’un système inédit de composition architecturale inspirée de l’ossature ogivale. L’application de ce principe permettrait de réaliser des espaces dont l’immensité et l’élancement rivaliseraient avec les grandes constructions médiévales.

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Le parti pris des mots : « lettres », « littérature » et « science » au tournant des XVIIIe et XIXe siècles

Lorsque l’on s’interroge sur les croisements historiques entre la science et la littérature au XIXe siècle, il apparaît vite nécessaire de mener une enquête sur l’émergence de la dichotomie « science/littérature » à travers l’examen des définitions des mots de « lettres », « littérature » et « science » dans les dictionnaires de l’époque. Cet article présente le premier volet de cette recherche réalisé sur la période 1750-1840 sur un corpus français et anglais. Par la suite, il conviendrait de prolonger l’enquête tant du point de vue chronologique que du point de vue géographique. Le corpus retenu comporte ainsi dans le domaine français : l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert (1751-1765), l’Encyclopédie méthodique de Charles-Joseph Panckoucke (1782-1832), le Dictionnaire philosophique de Voltaire (1764) , le Dictionnaire de l’Académie (éditions de 1694 à 1835) et le dictionnaire de Louis Sébastien Mercier intitulé Néologie ou vocabulaire de mots nouveaux (1801). Du côté anglais, nous avons consulté le dictionnaire étymologique de Nathan Bailey (1721) , le dictionnaire de Samuel Johnson paru en 1755 et réédité huit fois jusqu’en 1799, le dictionnaire réalisé par Samuel Johnson en collaboration avec John Walker (1827), et le dictionnaire de Charles Richardson publié en 1839. Téléchargez cet article au format PDF: pdf/girleanu.pdf

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Images du médecin dans le théâtre de la monarchie de Juillet

Entre 1830 et 1847, le répertoire dramatique s’enrichit d’une profusion de « pièces à médecins », qui ne sont pas seulement l’apanage du vaudeville, mais aussi du drame et de genres plus inattendus encore : l’opéra-comique et le ballet. Ces pièces mettent en scène les maux, mais aussi les procédés thérapeutiques à la mode, comme le magnétisme, l’homéopathie et l’hypnose. Parfois, le sujet est dicté par les circonstances, pour s’adapter à l’infirmité provisoire d’un acteur. Outre les broderies autour de l’image du médecin, tantôt tueur, tantôt « bienfaiteur », ce théâtre propose une vision nouvelle de la folie et de ses avatars. Mais surtout, l’exhumation de ce répertoire dévoile une autre conception de la médecine. Au-delà de la guérison des maux physiques, la médecine qui intéresse le théâtre du XIXe siècle est une médecine du cœur et de l’intuition, capable de guérir les esprits plus que les corps.

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Sammeln und Wissen schaffen : Die Petrefaktensammlung von Johann Jakob d’Annone (1728-1804)

Im 18. Jahrhundert entwickelte sich das Sammeln von Naturalien und Naturprodukten von einer Freizeitbeschäftigung wohlhabender Personen zu einer epistemischen Praxis der Naturforschung. Das Naturalienkabinett wurde zum Labor, in dem durch Beschreibung und Vergleich der Sammlungsobjekte neues Wissen über die Natur geschaffen werden konnte. Da die Objekte an ihre Sammlungsorte gebunden waren, war dieses Wissen oft auf einzelne Lokalitäten begrenzt. Bei gegenseitigen Besuchen tauschten die Naturforscher ihr Wissen untereinander aus und trugen damit zur Verbreitung neuer Ansichten über die Entstehung der Erde und der Beschaffenheit der Natur bei. In der zweiten Hälfte des 18. Jahrhunderts entstanden neue Publikationsformate, in denen Objekte aus unterschiedlichen Sammlungen zu systematischen Katalogen zusammengeführt wurden. Ein solches Werk war die Naturgeschichte der Versteinerungen von Johann Ernst Emmanuel Walch. Einen wesentlichen Beitrag zur Entstehung des Werkes leistete der Basler Sammler Johann Jakob d’Annone. Am Beispiel der Entstehungsgeschichte einer Naturgeschichte der Versteinerungen und der Sammlungsaktivitäten d’Annones zeigt der Beitrag, wie sich in der zweiten Hälfte des 18. Jahrhunderts das Sammeln von Naturgegenständen von der Liebhaberei zur ernstzunehmenden wissenschaftlichen Praxis wandelte.

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Henry More ou les esprits animaux au service de la pneumatologie

Mots clefs : Henry More, Descartes, dualisme, métaphysique, conarion, sens commun, spirit. Résumé : « Cet empire que notre âme a sur les esprits animaux, d’où vient-il ? Comment s’y prend-elle pour les faire couler dans toutes les parties du corps ? ». À cette question que lui pose Henry More dans une lettre du 5 mars 1649, Descartes ne répond pas autrement, le 15 avril 1649, qu’en annonçant que son traité à paraître des Passions de l’âme (publié à l’automne 1649) contient les explications demandées. Pourquoi donc More, qui affiche par cette question sa confiance dans la capacité de la philosophie de Descartes à résoudre la difficulté exposée, reprend-il cependant inlassablement, dans ses premières grandes œuvres philosophiques, An Antidote against Atheism (1653), An Appendix to An Antidote against Atheism (1655) et The Immortality of the Soul (1659), la démonstration que les esprits animaux ne peuvent pas se diriger eux-mêmes, ni être commandés par le cerveau, ou par cette partie du cerveau que Descartes nomme la glande pinéale, mais qu’ils sont l’« instrument général » et « immédiat » de l’âme ? Si la question du principe du mouvement animal ou volontaire revient dans ces différents écrits avec une insistance croissante, c’est que pour More, ce n’est pas de l’union de l’âme et du corps, mais de leur distinction réelle, que témoigne la subordination des esprits animaux au commandement de l’âme. Les esprits animaux constituent à cet égard un rouage essentiel dans la constitution par More de sa première doctrine métaphysique.

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Hobbes, les esprits animaux et la science politique du corps en tant que mécanisme vivant

Résumé : Thomas Hobbes développe sa propre perspective sur les esprits animaux depuis son œuvre de jeunesse, Court traité des premiers principes (1630), dont les échos continuent à être identifiés dans ses écrits philosophiques ultérieurs, notamment dans Eléments du droit naturel et politique (1640), De motu, loco et tempore (1643) et même dans le Léviathan (1651). En prenant comme point de départ sa propre interprétation mécaniste de l’idée de « puissance active » d’Aristote, Hobbes place les esprits animaux au cœur de son argumentation concernant la relation du corps humain avec l’extérieur, le tempérament psychologique de chaque individu, la naissance des passions. Sous l’influence des naturalistes italiens dans l’interprétation du contenu de l’idée d’esprit et à l’aide de sa propre interprétation des esprits animaux, Hobbes adopte aussi une position critique par rapport à l’argument traditionnel sur le rôle du péché dans le comportement immoral de l’homme. Mots clés: esprits animaux, puissance active, naturalisme, sensation et passion, matière subtile

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La poésie d’Erasmus Darwin entre science, mythe et pastorale

La magicienne d’Atlas, symbole de l’imagination créatrice dans l’œuvre de Percy B. Shelley (1792-1822), vit au temps où les êtres surnaturels n’ont pas encore été chassés par la révolution scientifique, qui discrimine sans relâche erreur et vérité. Ces montagnes de l’Atlas, univers clos et protégé de la pastorale, forment alors le berceau naturel de créatures littéraires héritées de la poésie antique. Lorsque nymphes, dryades et hamadryades proposent à la magicienne de devenir ses suivantes, « So they might live for ever in the light / Of her sweet presence—each a satellite » , cette dernière refuse de s’associer à leur déclin inéluctable

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FORME-MOUVEMENT, FORME-TEMPS : THÉORIES DE LA MORPHOGENÈSE CHEZ PAUL VALÉRY, THEODOR SCHWENK ET BOTHO STRAUSS

A la croisée de la science et de l’esthétique, la notion de forme a intéressé les scientifiques aussi bien que les artistes qui, depuis Goethe, reconnaissent une même générativité à l’œuvre dans les variations morphogénétiques de la nature et dans les images créées par l’homme. Pour illustrer cet intérêt commun, cette étude se penche sur l’œuvre de trois éminents « penseurs morphologiques » – Paul Valéry, Theodor Schwenk et Botho Strauss – qui, à partir de lieux d’intervention différents (la science pour l’un, la poésie pour les deux autres), ont produit un savoir original sur la forme. Matérialisé à travers une forme elle-même esthétique, ce savoir déplace les frontières de la connaissance en redistribuant les rapports de l’art et la science, mais aussi ceux du sujet et de l’objet, de la nature et de la culture, de l’esthétique et de la connaissance. Il fraye ainsi la voie à une nouvelle compréhension de l’esthétique, qui peut dès lors être entendue comme science des arts autant qu’art des sciences. Mots-clés: science et esthétique, morphogenèse, Paul Valéry, Theodor Schwenk, Botho Strauss

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René-Albert Gutmann (1885-1981), un médecin dans le siècle

René-Albert Gutmann, spécialiste gastro-entérologue de renommée mondiale, dont l’activité médicale s’est déployée de 1910 à 1978, se révèle aussi un grand lettré, amoureux de la littérature classique et moderne, passionné par les échanges entre les cultures et les disciplines, à la fois historien et critique littéraire, traducteur et écrivain, poète, romancier et essayiste. Bien que très actif dans les milieux médicaux et littéraires de son temps, il se distingue des sociétés de médecins- littérateurs de la première moitié du siècle par son cosmopolitisme, son indépendance d’esprit et ses recherches personnelles. mots-clés : René-Albert Gutmann, médecine, recherche, littérature, poésie, essai, histoire, humour, échanges médico-littéraires, cosmopolitisme, Paul Morand, Ana de Noailles.

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(Re)configurations académiques : entre politique et savoirs

Pour analyser les rapports entre littérature et science, on peut s'interroger sur le sens des mots, des notions, sur les champs lexicaux propres à chacun. On peut se demander si c'est bien la même langue qui est employée pour parler du monde naturel et de celui de l'art, analyser des usages et des modèles littéraires ou scientifiques. On peut observer les interférences, les espaces partagés ou réservés, partir à la recherche des genres hybrides, des concepts migrateurs, des transferts de paradigmes. On peut aussi s'interroger sur les relations symboliques entre les deux champs, ou encore sur la hiérarchie qui les gouverne. De ce point de vue, l'histoire des institutions de savoir apporte des éléments utiles. Téléchargez cet article au format PDF: pdf/Leterrier.pdf

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L’encyclopédie comme programme éducatif chez Pierre Ramus : Conjonction ou réduction ?

L’intitulé : « Questions sur l’encyclopédisme », invite à envisager l’encyclopédisme sous un angle problématique et réflexif, dans toute l’ampleur de la notion: de la complémentarité et de la communication des disciplines entre elles, à l’élaboration d’un système total du savoir. Mon questionnement portera sur Pierre de La Ramée (dit Ramus), actif à Paris dans la seconde moitié du XVIe siècle. Dans son Histoire de la bibliographie (Storia della bibliografia), dont les deux premiers volumes sont consacrés aux « Encyclopédies de la Renaissance » (Enciclopedie rinascimentali), Alfredo Serrai, écrit : « Pour nous, Ramus est un encyclopédiste de fait, pour s’être occupé et pour avoir écrit des manuels ou des dissertations sur presque toutes les sciences, de l’histoire à la théologie, des mathématiques à la logique, de la rhétorique à la linguistique [nous dirions : la grammaire]1 ». Si sa qualité de rédacteur de traités sur les arts fait de Ramus un encyclopédiste, on se demandera s’il peut être qualifié d’encyclopédiste à ce seul titre, et à quel type d’encyclopédisme on a affaire chez lui.

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Aucune trace : récits de l’inventeur inconnu dans la vulgarisation de la photographie, 1850-1870

Tout le monde sait que la photographie a été inventée en 1839. Cette année-là, le gouvernement français a rendu public le processus photographique de Louis Jacques Mandé Daguerre ; bien que le daguerréotype soit assez vite dépassé par d’autres processus se faisant à partir d’un négatif, c’est Daguerre qui a exposé le premier moyen fiable de fixer « l’écriture de la lumière ». Il s’était pourtant associé, depuis 1826, avec Joseph Nicéphore Niepce, qui a réussi à créer plusieurs images « héliographiques » très fragiles avant son décès en 1833 ; pendant ce temps, l’anglais William Fox Talbot a également poursuivi des travaux sur le « calotype », une procédure négative-positive qu’il a brevetée en 1841. Une foule de noms entoure donc la naissance de la photographie, dont aucun ne peut réclamer la seule parenté directe. N’empêche que, tout le monde le sait, Daguerre a inventé la photographie en 1839.

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An Archive of Sins: Experimenting with the Body and Building a Knowledge of the ‘Low’ in José Ignacio Eyzaguirre’s General Confession (1799-1804)

Abstract: In this paper I will analyze an unpublished document from the late eighteenth century, currently held in Chile’s National Archives.…

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Un recul en avant. Une traduction de l’Amour Médecin de Molière, au XVIIIe siècle au Portugal

À partir de l’analyse d’une adaptation lusitanienne de l’Amour Médecin de Molière au XVIIIe siècle, cette étude montre comment la réécriture témoigne – sur le plan dramaturgique - des oppositions nationales et culturelles relatives à la diffusion des pratiques médicales. Une innovation particulière fait l’objet des plus vives critiques dans la pièce : le vaccin contre la petite vérole, dont l’inoculation se propage à l’époque dans les cours européennes. Cette étude montre que la démystification moliéresque de la médecine trouve son équivalent au Portugal, malgré les différences très nettes qui semblent apparaître entre la version originale et son adaptation. En dépit d’un attachement des personnages à une forme de nationalisme thérapeutique, hostile aux innovations venues de France, et au-delà de son caractère édulcoré, la pièce semble dénoncer un obscurantisme primaire, et les effets de censure systématique qui semblent peser sur le répertoire de Molière, quel que soit le contexte plus ou moins tolérant de sa publication.

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De Dezallier d’Argenville à Darwin : la question de la couleur dans la représentation des minéraux

Au XVIIIe siècle, plusieurs procédés de gravure en couleurs ont été mis au point et leur exploitation dans l’illustration scientifique a surtout été étudiée dans le domaine de l’anatomie, car le coloris a toujours été présenté comme idéal pour donner l’illusion du vivant. Cette problématique a été beaucoup moins interrogée à propos de l’inanimé, alors que plusieurs ouvrages importants de minéralogie ont paru à cette époque et qu’ils recourent tantôt aux traditionnelles planches gravées en noir et blanc, tantôt aux images imprimées en couleurs, ou encore peintes à la main. Ces différentes options renouaient avec l’ancien débat sur les mérites respectifs attachés au dessin au trait et au coloris pour rendre compte de la nature, débat réactivé par les récentes théories sur la lumière et la couleur de Newton. Dans ce contexte, l’article analyse la tension entre les parts respectives accordées au plaisir visuel et à la pédagogie dans la représentation des minéraux, chez des auteurs aussi différents qu’Antoine-Joseph Dezallier d’Argenville (1755), le baron d’Holbach (1768), Jean-Baptiste Romé de l’Isle (1772) et le graveur Fabien Gautier d’Agoty (1781). Il se conclut par le point de vue de Darwin sur le rôle de la couleur dans la caractérisation des espèces.

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Material-cerebral plasticity, fluid ontology: the case of animal spirits

Abstract Animal spirits – the messengers of the body, as Mandeville called them – cross domains such as neuroscience, literature, culture, and economics. Additionally, they are not a neutral concept. On the one hand, the history of neuroscience tends to claim that it was the abandonment of animal spirits which allowed experimental neuroscience to emerge. In contrast, more culturally oriented historians of ideas see the spirits as 'freed' from a linear scientific development, as agents of fluidity and dynamism, whether strictly as regards models of the brain and nervous system, or of matter and life overall. Animal spirits then seem to be a key case, or at least a particularly vivid case which calls for ‘historical cognitive science’ analysis or ‘historical neurophilosophy’, as some have proposed. For they testify to a tension between two models of the brain, both at the time of Willis et al., and now: a more mechanistic picture of brains (the brain is a mere lump of inert substance and/or a fully mechanistic system) and a more dynamic picture of the brain as self-transforming and malleable (plastic, in current parlance), as I have described elsewhere with reference to Diderot’s image of the brain as a ‘book which reads itself’. In this paper I seek to reconstruct this dynamism and to show how it related to a dynamic form of materialism. Keywords – mots-clés Matérialisme, cerveau, plasticité Materialism, brain, plasticity

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The Romantic Vision of the Unity of Science and Poetry and the Institutionalization of Science in England

The period of English Romanticism, from the last decade of the 18th century to the 1820s, was a time when the scientific education and researches began to be systematized. The foundation of the British Association for Advancement of Science (BAAS) in 1831, was actually a claim against the old regime of the Royal Society whose members consisted largely of amateur gentlemen of science. The BAAS declared that they would choose members according to their merits, while organizing annual conferences throughout the United Kingdom. William Vernon Harcourt, founder of the BAAS, claimed that the aim of the organization was "to give a stronger impulse and more systematic direction to scientific inquiry (Morrell, 70)”, and to develop human networks through scientific knowledge.

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Les lettres, les sciences, les barbares. Questions sur une controverse de 1816

Dans un discours prononcé en 1821 lors de la très solennelle et médiatisée « séance publique annuelle de l’Institut », l’érudit Charles Athanase Walckenaer exhume un projet académique vieux de plus d’un siècle et qui ne vit jamais le jour. Devant l’ensemble de ses confrères académiciens, il rappelle l’idée louis-quatorzienne de « ce corps [qui] devait être nommé l’Académie universelle, ou la grande Académie »1 et dans lequel auraient harmonieusement cohabité les compétences les plus variées. Selon Fontenelle, que cite Walckenaer, cette Académie rêvée devait compter « tout ce qu’il y aurait de gens les plus habiles en toutes sortes de littérature : les savants en histoire, les grammairiens, les mathématiciens, les philosophes, les poètes, les orateurs devaient être également de ce grand corps, où se réunissaient et se conciliaient tous les talents les plus opposés »2. Téléchargez cet article au format PDF: pdf/Zekian.pdf

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HISTOIRES DU VIVANT ; SAVOIRS DU CORPS : SIRI HUDSVEDT, THE SHAKING WOMAN, PAUL AUSTER, CHRONIQUE D’HIVER ET PENNAC, JOURNAL D’UN CORPS

La biographie et l'autobiographie depuis une quinzaine d'années se focalisent essentiellement sur le corps et la dimension vivante du sujet. Pensé comme l'agent essentiel et l'élément déterminant de la vie d'un individu, il donne tantôt lieu à des « autopathographies » dans le cas de récits de maladies, tantôt à une observation minutieuse des sensations et des impressions corporelles comme rythme propre de l'expérience. Le récit du corps – supposé muet – occupe donc le devant de la scène dans La Femme qui tremble de Husvedt, Journal d'un corps de Pennac et la Chronique d’Hiver d'Auster ; ces textes réhabilitent le récit dans la compréhension du corps vivant, et comme manière de capter ce qu'a de spécifique le vivant, mouvant et dynamique. Entrelaçant vécu émotionnel et dimension savante, ces récits troublent la hiérarchie des discours. Cependant, ce corps, loin d'être familier, est constamment mis à distance. À la fois intime et étranger, il questionne l'identité, la mémoire, notre rapport politique même avec nos caractéristiques biologiques et ethniques. Ce paradigme nouveau du récit de vie, qui n'est pas seulement un « thème » littéraire, contribue enfin à une approche critique du discours biomédical. En niant, dans la tradition de Canguilhem, la pertinence du recours à la norme, le corps se définit comme forme de vie, savoir de la singularité et de la particularité, et non plus science du général. Mots-clés : autobiographie, récit du corps, discours biomédical, savoir du corps

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Poésie, amour et liberté. À propos d’une lettre de Henri Mondor à Paul Éluard

À partir d’une brève lettre adressée par Henri Mondor à Paul Éluard, en pleine guerre, à des moments charnière de leurs vies et carrières respectives, l’auteur cherche à mettre en évidence les connexions existant entre des hommes que tout oppose en apparence, au premier chef leurs opinions politiques, mais que rapprochent l’amour de la poésie, la bibliophilie, le goût de la séduction et, par-dessus tout, le désir de liberté qui les anime. Son objectif est de contribuer ainsi à compléter la cartographie des réseaux médico-littéraires pendant la Seconde Guerre mondiale. mots clés : Henri Mondor, Paul Éluard, littérature et médecine, poésie et Seconde Guerre mondiale, bibliophilie.

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Poésie de l’invention : rôle et discours de la poésie dans l’invention au XIXè siècle

Si la mise en mots de l’invention repose souvent sur des lettres, demandes de brevets et de financement, brochures descriptives, qui toutes relèvent du registre de la communication, la littérature a également contribué au XIXe siècle à la diffusion d’une science rendue visible par ses réalisations techniques, et qui se réaffirme comme proprement humaine en mettant en scène le moment de l’invention. Dans les publications de ce siècle, l’invention technique est en effet portée par deux séries d’œuvres distinctes selon qu’on parle prose ou poésie. D’un côté (et principalement) les œuvres en prose, abondantes et variées, déclinent volontiers l’invention suivant les deux modèles génériques de la biographie et du répertoire d’inventions et découvertes. Parallèlement, persiste une poésie de forme savante qui, sans être nécessairement l’œuvre d’écrivains de profession, s’adresse à un public manifestement plus éduqué et rare : cette poésie scientifique est une pratique constante et également répartie sur le territoire, jusqu’à la fin du XIXe siècle, et participe de ce fait à une forme de dissémination des thématiques scientifiques.

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Le Théâtre, la Peste et le Choléra. Une thèse de médecine au temps de Lorenzaccio

Le samedi 9 mai 1834, la Gazette médicale de Paris (Gazette de santé et Clinique des hôpitaux réunis), revue hebdomadaire essentiellement destinée au corps médical, publiait dans la rubrique « feuilleton » le copieux compte rendu d’une thèse de médecine soutenue le 25 janvier de la même année par un certain H. Bonnaîre, originaire de Saint-Mihiel, dans la Meuse. Le titre du mémoire de fin d’études avait de quoi étonner : Influence du Théâtre sur la santé Publique. Entre ironie et éloge – feint ou réel -, le chroniqueur estime que « l’auteur ne pouvait choisir un thème plus favorable au déploiement de l’imagination. C’est une vraie bénédiction qu’un pareil sujet pour ces esprits inventifs qui aiment à s’écarter des sentiers battus et prendre la science par son côté original. » Après avoir fait allusion aux progrès médicaux de l’époque, la thèse expose une théorie de l’imagination émotionnelle, ou de l’émotion imaginante. Elle reprend à son compte la théorie de l’excitabilité érotique. Le monde imaginaire du théâtre nouveau enflamme les sens, et conduit à l’excès masturbatoire ou copulatoire, antichambre de la maladie et de la mort. L’intérêt du document est de montrer l’intrication de ses fondements qui relèvent aussi bien de l’histoire du théâtre, qu’à celle de la médecine et du catholicisme français.

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Observer à partir des collections d’histoire naturelle au XVIIIe siècle. Le dialogue des objets au sein du cabinet de Jean Hermann

Pour le naturaliste strasbourgeois Jean Hermann (1738-1800), les collections constituent le dispositif matériel indispensable à la pratique de l’observation. Le savoir relève de trois types de collections réunies dans son riche cabinet d’histoire naturelle : les spécimens naturels, les images et les livres. Si tous contribuent à la mise en visibilité de la nature, Hermann s’attache à mettre en avant leurs relations. Il établit la supériorité des spécimens naturels sur les autres objets qui sont considérés comme des « spécimens de substitution ». Le « Catalogue des dessins d’histoire naturelle » montre pourtant l’importance accordée aux images dans le travail scientifique. Ces relations hiérarchiques sont contrebalancées par un « dialogue des objets » mené à différentes échelles : entre les objets d’une même catégorie, entre les spécimens et leurs substituts et entre les substituts. Le dialogue le plus complexe – opéré entre les choses, les images et les mots – définit une nouvelle épistémè visuelle.

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L’histoire d’une histoire : reprise, diffusion et abandon d’une découverte botanique et poétique

Peu de végétaux fascinèrent autant les botanistes que la vallisnère ou vallisneria spiralis, en raison d’une particularité décrite au XVIIIe siècle par l’Italien Pier Antonio Micheli, puis par Linné, qui y vit un admirable exemple de la providence naturelle1. Cette plante subaquatique, qui pousse dans le lit de fleuves comme le Rhône, mais utilise le vent pour sa reproduction, met en contact de façon différenciée ses fleurs mâles et femelles, portées par des individus distincts. Pour gagner l’air libre, les premières se détachent entièrement du pied, tandis que les fleurs femelles restent arrimées à une longue spire, qui ramène l’organe sous la surface des eaux après fécondation. La vallisnère offre ainsi un cas de mobilité végétale qui frappa ses premiers descripteurs autant pour sa complexité que parce que, comme celui de la sensitive, ce « mouvement propre réel2 » semblait rapprocher la vallisnère du règne animal, pour en faire un « intermédiaire entre la plante et l’insecte », voire prouver chez les végétaux l’existence d’une « intelligence liée à la vie3 » ou d’un « instinct amoureux4 ». Aussi les savants des Lumières n’abordent-ils guère la vallisnère sans faire part de leur surprise, ni chercher à communiquer cette stupeur à leurs lecteurs. Picot-Lapeyrouse, par exemple, explique en 1799 qu’un « mécanisme aussi singulier » constitue un vrai « miracle de la nature », une « extraordinaire », « prodigieuse » et « merveilleuse » cause d’« étonnement5 ». Téléchargez cet article au format PDF: pdf/Marchal.pdf

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Sur les traces des esprits animaux Lecture anachronique d’une métaphore psychophysiologique entre Nicolas de Malebranche et les sciences du cerveau contemporaines

Résumé Dans la longue histoire des « esprits animaux », la métaphore de la « trace » a été pour un temps une puissante ressources explicative pour rendre compte d’une variété de phénomènes de l’esprit dont les causes matérielles étaient inaccessibles à l’expérience. Inspiré par l’étude des métaphores proposée par Hans Blumenberg, ce bref essai décrit la parenté surprenante entre la métaphore de la trace chez Nicolas de Malebranche et celle revenue sur l’avant-scène de la neurophysiologie contemporaines de la mémoire, deux moments séparés par la longue éclipse que lui imposa la philosophie empiriste et la science expérimentale. Le pivot de cette courte enquête aux allures anachroniques est la récurrence entre deux contextes si contrastés d’une interrogation partagée sur le fonctionnement de l’esprit qui puisse allier philosophie du sujet et physiologie du cerveau.

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Bloody Poetry: On the Role of Medicine in John Keats’s Life and Art

To see Keats only as yet another British Romantic poet, author of the odes and the Hyperions, who died in exile, after one last fit of tuberculosis, is to forget that he spent as many years – six years to be precise – of his short life studying medicine as he did writing poetry. First a young apprentice to an apothecary, then a medical student from 1811 to 1816, Keats chose to start his career as an artist without completely burying his scientific past, making sure never to get rid of his old books on medicine – these books that were to previously shape his intellect before he even started putting together his collections of poems. Satisfied to have had the ability to distance himself from a rather contrasted form of education in order to favour a unified conception of knowledge, Keats will always seem to go back to those first readings as a source of reference.

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