Par Pauline Moret-Jankus.
À la recherche du temps perdu tisse un écheveau de thèmes issus d’un imaginaire biologique à la fois diffus et précis : s’y rencontrent pêle-mêle insectes pollinisateurs, Darwin, huîtres, Mendel, hybrides, métamorphoses. Cette présence du biologique est loin d’être un ornement ou un simple miroir des savoirs de l’époque. Elle permet à Proust d’interroger et de mettre en scène la tension entre identités de groupe – on pense à la « Race maudite » – et aspiration à une loi universelle. Au-delà, cet imaginaire biologique nourrit la représentation littéraire de la multiplicité de l’identité personnelle.