« Le paradigme communicationnel : de la cybernétique de Norbert Wiener à l’avènement du posthumain »

« Le paradigme communicationnel : de la cybernétique de Norbert Wiener à l'avènement du posthumain »

Sara Touiza-Ambroggiani

Université Paris 8 (LLCP)

dirigée par Pierre Cassou-Noguès (Université Paris 8)

 

 

samedi 10 novembre 2018 à 14h00, à l’université Paris 8, Espace Gilles Deleuze, bâtiment A

Jury :

Catherine Allamel-Raffin, Professeure des universités, Université de Strasbourg, rapporteure

Pierre Cassou-Noguès, Professeur des universités, Université Paris 8, directeur

Jean-Fançois Chassay, Professeur, Université du Québec à Montréal

Fidelia Ibekwe-Sanjuan, Professeure des universités, Université Aix-Marseille

Arnaud Regnauld, Professeur des universités, Université Paris 8

François-David Sebbah, Professeur des universités, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, rapporteur

 

 

 

Résumé : 

Cette thèse cherche à mettre au jour les soubassements métaphysiques de la pensée cybernétique. Théorisée par Norbert Wiener dans Cybernetics, or Control and Communication in the Animal and the Machine (1948), cette discipline se définit comme « science de la communication et du contrôle dans l’animal et la machine ». Défaisant les anciennes dichotomies, elle pense à nouveaux frais le rapport entre vivant et non-vivant, sur fond d’analogies fonctionnelles. Elle met au cœur de son approche l’étude des processus de communication entre les objets, délaissant leur « structure spécifique et [leur] organisation intrinsèque » (Wiener). Notre hypothèse est que la cybernétique a été l’occasion d’un important changement de paradigme métaphysique avec des conséquences notables en sciences, en philosophie et dans l’imaginaire populaire. En se concentrant sur les processus communicationnels, elle a ébranlé la notion de subjectivité, ouvrant la voie au posthumain, à savoir une pensée renouvelée de la subjectivité, non plus considérée comme « intériorité », mais comme espace de négociation permanente entre différents êtres, espace distribué sur plusieurs pôles (naturel/artificiel, organique/mécanique).

En explorant les échos philosophiques (Lévi-Strauss, Lacan, Heidegger, Habermas) et imaginaires (Perdrizet) de ses vues, nous voulons révéler la trajectoire qui part de la pensée visionnaire de Wiener et accoste sur les rives du posthumanisme. Le vaste panorama proposé de la « nébuleuse » cybernétique vise à comprendre comment nous sommes passés, en moins d’un siècle, des balbutiements de l’informatique à une révolution scientifique sans précédent venue bouleverser notre conception de l’identité humaine.

 

 



 

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